Vive la masturbation intellectuelle, surtout avec des robots dedans !
Dans la série Maerlyn découvre des grands classiques en retard, voilà le recyclage (encore ? mais quel branleur ce type...) d'un article que j'avais écrit ailleurs il y a quelques mois.
Donc, comme le titre ne le dit pas forcément, je vais parler de Neon Genesis Evangelion.
Un anime en latex
Alors attention, là on parle de la crème de la crème. Revolution
of Animation. Le truc culte dont n'importe quel fan d'anime a au moins
entendu parler, souvent dans des termes ambigus, à propos de mechas, de
destin, de psychologie freudienne, et de références bibliques.
Bref,
ça fait peur, et ça a l'air d'être bien prise de tête. Et c'est normal
car ça l'est. Perso, j'ai pas mal de fois repoussé le moment de regarder
cet anime. D'abord à cause du côté Whatthefuck, et aussi car ça avait
l'air de se prendre vachement au sérieux et d'être plutôt froid niveau ambiance. Eh bien
j'ai été agréablement surpris dès les premiers épisodes par plusieurs
touches d'humour et des personnages très vivants. Les thèmes de la série
sont pris très au sérieux, mais ça ne l'empêche pas d'être légère quand
il le faut, et de relâcher la pression.
Un threesome, ça détend toujours l'atmosphère
La série mérite également tout à fait son statut culte, car autant du
côté de la mise en scène que du scénario, ça matraque grave. La mise en
place de l'histoire est bien foutue, malgré le fait qu'on n'ait peu
d'éléments au premier épisode, le tout semble clair, ce n'est pas
(encore) trop déstabilisant. Pourtant il y a déjà beaucoup de choses à
gérer.
On le sent que je vais être un perso prise de tête ?
Shinji est un garçon de 14 ans qui se voit obligé d'utiliser un mecha
(un gros robot pour les incultes,un peu à la façon Goldorak/Actarus, et pour les non-incultes qui trouvent ma comparaison infâme, ils peuvent me contacter afin que je fasse la sourde oreille) en partie biologique afin de
combatte les "Anges"; des êtres gigantesques venus d'on-ne-sait-où
attaquant la Terre.
A partir de ce pitch, qui ne détonne pas dans
le monde de l'animation japonaise, vont commencer des épisodes où on
apprend à connaître l'équipe des pilotes d'Evas (les mechas), qui sont tous des ados, l'enfant soldat étant aussi un grand classique du
genre depuis un bail. Combats mythiques, politique, créatures étranges, persos
intéressants; il y avait déjà de quoi faire un truc pas mal.
Mais là où NGE
va plus loin, c'est que la série est en fait construite comme une sorte
de thérapie psychologique.
D'abord, il faut savoir (enfin "il faut"... vous pouvez prendre un café aussi, hein) que le créateur de l'univers Evangelion,
Hideaki Anno, a eu une longue période de dépression avant de travailler
sur la série, et que celle-ci l'a beaucoup influencé. Relations
complexes entre les personnages, traumas provenant de l'enfance, doutes
et repli constant du personnage principal. Anno a élevé la psychologie
des personnages à un niveau jamais vu auparavant dans le média.
A un tel niveau en
fait qu'il est arrivé à tourner une bonne partie de ses fans contre lui
lors des deux derniers épisodes. Je vais pas vous spoiler, mais la fin
est anti-spectaculaire au possible, certains diront même de la pure
masturbation intellectuelle (ils auront pas vraiment tort) doublé d'une
attaque sévère contre les otakus.
Mais qu'on l'aime ou pas cette fin a beaucoup participé à faire de Evangelion un anime "autre" et culte.
Open your mind... and let's start the mindfuck.
Post-scriptum: dans une possible tentative de damage control, Anno avait
sorti un film relatant ce qui se passe à la fin de la série d'un point
de vue plus, euh, tangible (mais faut un point de vue barré, en fait c'est juste moins onirique, peut-être...). The End of Evangelion. Une version bigger and louder presque,très
overzetop en fait, et c'est bizarrement son principal intérêt. Voir Anno faire passer son propos de la suggestion à la surexposition ultra symbolique est très intéressant. L'explication serait que plutôt de damage control, il l'ait fait pour "prendre sa revanche" sur tous ceux qui se plaignaient à propos de la fin de la série.
Et il semble qu'on
en a toujours pas fini avec les relectures de cette histoire puisque
depuis 2006, Anno travaille sur une série de 4 films racontant à nouveau
l'histoire d'Evangelion. Des changements sont annoncés, mais les
intention du créateur de cet univers unique ne sont pas tout à fait
claires, ce qui n'est pas une surprise. Bon, pour être franc elles sont peut-être un peu plus claires à présent, vu que les deux premiers sont sortis, mais j'ai arrêté de trop me renseigner sur le sujet tant que je les ai pas vus, veux pas trop me spoiler la gueule.
Nuff' said