Au commencement, encore

Si aujourd'hui les séries télé sont ma principale passion, ça n'a pas toujours été le cas.
Mon premier amour, ce fut la lecture. J'ai appris à lire un peu en avance par rapport à mes camarades de classe, (j'avais environ 4 ans) et surtout j'ai tout de suite aimé ça. Je me souviens même de mon premier "livre sans image", c'était peut-être un volume de la Bibliothèque Rose (en tout cas, il y avait du rose autour de l'illustration de la couverture), et ça racontait l'histoire de deux bonhommes de neige qui partaient en virée, quelque chose dans le genre (mon père m'a dit que le premier livre qu'il m'avait acheté était 20 000 Lieues sous les mers, et je m'en souviens également, mais je rappelle l'avoir lu un peu plus tard, ne me sentant pas tout de suite près pour ce gros morceau, je dois même encore avoir l'exemplaire quelque part).

Je ne sais plus sur quoi j'ai directement enchainé après ça mais je me souviens avoir lu quelques volumes du Club de Cinq entre mes 6 et 8 ans, ainsi que des contes de Grimm, Robinson Crusoé, L'île au Trésor... et c'est là que je me rends compte que j'ai commencé avec principalement des récits d'aventure. Pas une mauvaise façon pour un gamin de s'ouvrir à l'imaginaire ma foi.

Puis j'ai découvert les "Chair de Poule", et c'est là qu'a réellement commencé ma boulimie littéraire. Je les dévorais tous, et ma vitesse de lecture s'améliorant en même temps, j'en arrivai à en lire un par jour, au rythme de deux heures de lecture. Un sacré gouffre à pognon pour mes parents, surtout qu'il m'en fallait toujours un nouveau à lire, sinon je me retrouvais à relire les anciens, tel un esprit errant coincé dans la même maison hantée pour l'éternité, sans même un pack frais de bière de temps en temps. Les "Chair de Poule" m'ont amené à lire plusieurs autres histoires horrifique, fantastiques ou de science-fiction, souvent tirés de collection "jeunesse".

Ma claque suivante, et peut-être la dernière à être vraiment décisive, j'avais 12 ans (je crois), et j'étais en Corse (je suis certain). Premier jour de vacances en Corse, en voiture avec la famille pour se rendre à la chambre d'hôtel, et là, c'est le drame. Je me rends compte que je n'ai aucun bouquin à lire. Comment une situation aussi horrible a-t-elle bien pu arriver, peut-être était-ce le destin ? Toujours est-il qu'on s'arrête alors à une station essence, et que je me mets à la recherche du Saint Graal, ou au moins d'un petit torchon imprimé qui m'occuperait quelques dizaines de minutes. En tournant l'un de ces, euh, ces-machins-qui-tournent-avec-des-livres-dessus, je vois plusieurs bouquin de Stephen King. Je connais le monsieur de nom, j'ai déjà vu certaines de ces adaptations en film, et je me dis justement depuis quelque temps que je devrais découvrir ce que valent ses livres. Allez paf, au hasard, je choisis Marche ou Crève. Et c'est dans un état presque fiévreux que je le dévore les jours suivants.

J'avais découvert l'aventure étant tout petit, et ça avait été mes premiers pas dans l'imaginaire. Puis, plus grand, j'ai découvert que j'adorais avoir peur, et que les récits d'horreur, c'était mon truc aussi. Ce qui a élargi mon champ à des histoires plus fantastiques les unes que les autres, avec des créatures monstrueuses, d'autres planètes, des objets enchantés, et tout ce qui se cache dans le noir. Mais avec King, je faisais mes premiers pas dans quelque chose de plus "mature" (à défaut d'autre mot). Une horreur plus complexe, pareil pour les personnages. Après avoir amené mon imagination dans les étoiles, je découvrais que la littérature pouvait aussi m'amener très loin en me parlant d'une réalité peu ou pas déformée. Et c'est à ce moment là que je me suis vraiment mis à lire de tout. En commençant par tout l'œuvre de King bien entendu. Puis de la s-f de Simak, de l'aventure de Cussler, de la fantasy de Feist, de la folie de Palahniuk, et j'en passe, le but n'étant pas d'établir une liste. Mais voilà comment mes goûts pour les histoires (plus que juste la littérature) ont évolués, et si je lis un peu moins aujourd'hui (pendant un moment, je bouffais facilement un livre par semaine minimum, souvent en en lisant plusieurs en même temps), je me sens toujours pas très bien quand je n'ai pas un livre sur le feu.

Ah, et je ne peux pas parler de ma passion des livres, et me limiter juste aux romans. Quand j'étais (tout) petit, mon père possédait pas mal de bd, c'était un grand fan de Tintin et on les avait tous à la maison. Il y avait aussi Gaston Lagaffe (qui poutre Tintin quand même), les Pieds Nickelés, Spirou, les Schtroumpfs et d'autres classiques. Très vite, j'ai moi même cherché à lire d'autres série, comme Cédric, Le Scrameustache, Pierre Tombal, Les femmes en blanc... En fait je réalise maintenant que j'ai probablement freiné ma lecture de bd francophone à cause d'une overdose de Cauvin (donc les travaux sont d'ailleurs pas géniaux à relire).

J'ai découvert les comic books, comme beaucoup de gamins, avec Picsou, Donald, Mickey et toute la bande, les canards ayant toujours été mes préférés. Je trouve d'ailleurs encore aujourd'hui que le meilleur comic book du monde est La jeunesse de Picsou (The Life and Times of Scrooge McDuck en vo), Don Rosa est un génie de toutes façons. Je ne me suis mis aux histoires de super-héros que plus tard, avec le Tisseur principalement, et Marvel en général dont j'achetais les publications mensuelles quand j'avais 16 ans. Mais c'était cher et le système de publication en France fait qu'on a souvent deux histoires de merde pour une bonne histoire dans chaque revue. Donc j'ai cessé la lecture de comics pendant quelques année, me prenant juste un Sandman de temps en temps (parce que Neil Gaiman quand même !). Je m'y suis remis sérieusement que lorsque j'ai pu lire l'anglais couramment (donc il n'y a pas si longtemps), pouvant à présent lire les séries que je désire avec les TPB (volumes reliés) en version originale à des prix plus acceptables pour le contenu.



Et pour finir, les mangas. Encore une fois, ne soyons pas original puisque le premier fut bien évidemment Dragon Ball. Je me souviens que j'allai chercher mes volumes à la presse où ils coutaient 18 francs, et que je chinais les anciens numéros dans les brocantes. Je peux dire que je m'étais senti assez fier le jour où j'ai enfin eu la main sur tout les volumes de ce manga. Je crois d'ailleurs que les mangas sont l'un des premiers trucs à avoir parlé à mon vice de collectionneur, avant les dvds, et autres romans (où quand je découvre un auteur que j'aime, il me faut tout ses livres). Maintenant, malgré tout le respect et l'amour que j'ai pour Dragon Ball, ce n'est en fin de compta pas celui qui aura le plus marqué mon enfance et que je préfère encore aujourd'hui. Ce titre reviens à Fly (aujourd'hui réédité sous son titre original: Dragon Quest), de la pure Heroic-Fantasy comme on peut en retrouver dans un RPG japonais, des personnages à l'évolution incroyable (ah, Poppu), des combats dantesques, y a tout là-dedans. Ma cousine (ou une de mes tantes peut-être) m'avaient offert les volumes 3 à 5 à un de mes anniversaires (mes 6 ou 7 ans je dirais). Et pendant plusieurs mois, peut-être même deux ans, je n'avais que ces volumes, que je relisais très souvent, et avec une sensation de frustration grandissante. Puis un jour, dans je ne sais plus quelle gare, fouillant dans une Relais H (probablement à la recherche d'un "Chair de Poule"), je tombe sur un autre volume, le 9 je crois. Je saute dessus, le bouffe dans l'instant, et ne réalise pas tout de suite qu'une nouvelle chasse a commencée. Car à partir de cet instant, à chaque fois que je me trouve dans une gare, je fonce au Relais H, fait le tour des mangas, et prend le ou les volumes de Fly que je peux trouver. Au bout d'un moment, j'arrive à combler les trous dans ma collection et à suivre le rythme (erratique) de publication française. Le jour où je les ai tous eu, c'était encore plus monstrueux que pour Dragon Ball, je peux vous le certifier.



Donc voilà mon background de lecteur, en gros. Il faut aussi savoir que je marche souvent par cycles (pas seulement niveau bouquins): un coup je vais me faire quasiment que des mangas pendant deux mois, puis les 6 semaines suivantes, je vais décider de me relire quelques Stephen King, etc... Je n'ai pas toujours lu que de bons livres, quand je revois certaines couvertures aujourd'hui, je me demande même ce qui m'a poussé ) lire untel, mais je n'ai jamais regretté aucune lecture. Pour moi, tourner une page, c'est comme un engagement, une responsabilité, c'est magique.

Comments

[Le Bretarabe]

j'adore aussi la lecture, mais grâce à tes lumières, je me suis mis à lire du King sans pouvoir en décrocher, j'aime son univers, sa façon d'écrire, et d'amener l'action ou on ne l'attends pas. 'Fin tout ça pour sire que rien du tout en fait... Ah si, faut que je te rende ton bouquin, depuis le temps...

[Gclems]

Preum's ! Whaaa c'est la première fois que ça m'arrive en vrai !


Chat-bite.